Dépêche AFP – déchéance de nationalité

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Déchéance de nationalité: le projet n’obtiendra pas les 3/5, estime Olivier Faure (PS) – AFP

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Olivier Faure, vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée, a estimé mercredi que le projet de réforme constitutionnelle, qui inclut la déchéance de la nationalité pour les binationaux nés Français, mesure à laquelle il est opposé, n’obtiendrait pas la majorité des trois cinquièmes au Parlement.
« Nous allons avoir un débat, qui doit nous permettre de modifier la Constitution. Il faut une majorité des trois cinquièmes pour la modifier, et donc nous verrons si cette majorité est atteinte sur ce sujet-là, moi je pense qu’elle ne le sera pas », a déclaré le porte-parole du PS sur RTL.
« C’est une mesure qui a l’apparence du bon sens mais qui en réalité est un contresens », a-t-il jugé, estimant qu’elle ne dissuadera pas les jihadistes.
De surcroît, selon le député de Seine-et-Marne, « Daesh instrumentalisera vraisemblablement cette décision pour aller chercher les plus fragiles des Français qui peuvent se sentir citoyens de seconde zone ».
« Que ferons-nous quand nous aurons d’autres pays qui auront des binationaux et qui les renverront vers la France parce qu’ils auront été plus rapides que nous à les déchoir de leur nationalité? », a-t-il demandé. « On est sur une mesure qui est très impraticable en réalité », a-t-il dit.
« C’est absurde de comparer ce gouvernement à celui de Vichy et François Hollande à Pétain (…). Non, ceux qui sont contre ne s’égarent pas avec de grandes valeurs, et non, ceux qui sont pour ne sont pas de dangereux vichystes », a-t-il dit encore, alors que l’exécutif est la cible de lourdes critiques, dans les rangs de la majorité notamment, beaucoup estimant cette mesure contraire aux valeurs de gauche.
Le projet de réforme constitutionnelle adopté par le Conseil des ministres le 23 décembre, qui prévoit l’inscription de l’état d’urgence et l’élargissement de la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme, sera examiné à l’Assemblée à partir du 3 février.