l’obsession Atlantiste de Nicolas Sarkozy.

l’obsession Atlantiste de Nicolas Sarkozy.

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Le sujet n’est pas nouveau sur ce blog. Depuis longtemps y est relevée et dénoncée l’obsession atlantiste de Nicolas Sarkozy.

Il s’agit cette fois de la décision d’envoyer un contingent de soldats français supplémentaire en Afghanistan pour assumer des missions de combat dans l’Est et le Sud du pays (juqu’ici la France se cantonnait à des opérations de stabilisation).

En 2001, cette intervention relevait de la légitime défense (reconnue par la charte de l’ONU) après le double attentat du world trade center. Aujourd’hui, faute d’avoir su réussir la consolidation et le développement de l’Afghanistan, la logique militaire a montré ses limites. Le salut de l’Afghanistan passe par une évaluation et par une complète réorientation de la stratégie politique, diplomatique et militaire de la coalition. Cette évaluation a été refusée alors qu’elle a été demandée par Jean-Marc Ayrault en octobre dernier. La présidence de l’Assemblée l’a alors purement et simplement refusée.

L’intérêt de la France n’est pas d’ajouter la guerre à la guerre. Elle est d’aider à un règlement global. Aujourd’hui rien ne le garantit. Pire, l’envoi de troupes cède à la demande de l’administration américaine de renforcer l’effort de guerre de la France en Afghanistan, sans rien changer de leur approche du sujet.

Mais Nicolas Sarkozy est-il vraiment sensible à ce genre d’arguments? L’Afghanistan n’est en l’espèce que le moyen pour le président de la république de se rapprocher de son véritable objectif, celui de devenir le meilleur allié de G.W. Bush en Europe. Cela passe par la réintégration de la France dans le commandement de l’OTAN, décision en rupture complète avec tous les présidents de la République, depuis Charles De Gaulle jusqu’à Jacques Chirac. La France abandonne son combat pour le multilatéralisme, oublie ses ambitions en faveur d’une Europe de la défense, elle se retrouve liée à une doctrine des blocs qu’elle a toujours récusée.

Une pareille décision mériterait un débat dans toute démocratie digne de ce nom. Là encore, il a fallu toute la détermination de l’opposition pour l’obtenir. Rivé sur le monde anglo-saxon, Nicolas Sarkozy avait préféré le parlement Britannique pour faire ses annonces !

Là où Mitterrand avait accepté un débat et un vote en 1991, François Fillon n’a accepté de donner la parole à l’opposition que 10 minutes et refusé le vote.

Qu’importe, les socialistes ont décidé de déposer une motion de censure qui sera discutée mardi prochain : Ce sera l’occasion pour chaque parlementaire dans le secret de sa conscience de faire un choix dont dépendent la vie de nos soldats et plus largement l’indépendance stratégique de notre pays.

Mardi, nous compterons ce qu’il reste de gaullistes à l’UMP.