Les voeux convenus et sans contenu du président
On devait s’attendre à une nouvelle « rupture« . On allait voir ce que l’on allait voir !.. Selon l’entourage de l’hôte de l’Elysée (invité à faire le teasing), le président Sarkozy allait dépoussiérer les voeux télévisés tellement conventionnels.
L’innovation ?
- Un long travelling avant qui, symboliquement, devait faire « entrer les Français à l’Elysée« .
- Un discours qui n’était plus enregistré, mais diffusé en direct.
– Et puis?
– Et puis c’est tout…
Les Français étaient sensés s’esbaudir devant la prouesse.
Il y en avait en tous cas une : lire au prompteur un texte de 20 minutes en 8, c’était formidable. La France a pu se mettre à table avec 12 minutes d’avance…
Sur le fond, rien. L’éternelle ritournelle d’un président en campagne. Sa détermination est évidemment « sans faille« . Ce qu’il fait est dans « l’intérêt du pays« , c’est pour cela qu’il ne va pas s’excuser d’aller « trop vite« . La réthorique habituelle, c’est-à-dire beaucoup de verbes d’action qui indiquent une volonté et pas de mots pour dire comment il augmentera concrètement le pouvoir d’achat des Français.
Pour être juste il y avait un élément nouveau dans son intervention. Le président s’est en effet mis à nous parler de son prochain défi : « une politique de civilisation » (Sans doute la proximité des pharaons et l’air des cimes, en haut des pyramides)…
Car keskecekça une politique de civilisation? « Une politique qui touche davantage encore à l’essentiel, à notre façon d’être dans la société et dans le monde, à notre culture, à notre identité, à nos valeurs, à notre rapport aux autres, c’est-à-dire au fond à tout ce qui fait une civilisation » nous dit le président. Là avouez, d’abord on se pince, ensuite on se marre. Guaino aussi il devait être mort de rire en écrivant ces lignes. il devait avoir du champagne en intra-veineuse pour le vol du retour du Caire. Car c’est le même président qui pratique la diplomatie-spectacle, le volte-face permanent, qui agace ses partenaires européens les plus attentifs et nourrit de nouvelles amitiés en Chine, en Russie, ou en Libye qui veut être le moteur de cette politique?
Le problème du président, c’est qu’il ne s’est pas rendu compte que l’état de grâce s’était achevé. Désormais ce ne sont plus les annonces qui comptent, plus les promesses qui nourrissent, plus le rythme effréné qui étourdit.
En 2008, ce qui comptera ce seront les résultats. Et le plus surprenant, c’est que tout opposants que nous soyons, nous les souhaitons pour le pays. Hélas, ne voyant rien venir, nous nous excusons de ne pas être plus enthousiastes.