Circonscription : Cérémonie de commémoration à Vert Saint Denis pour la « journée du souvenir des victimes et héros de la déportation » 28 04 2024
Cérémonie de commémoration à Vert Saint Denis pour la « journée du souvenir des victimes et héros de la déportation ».
Très beau discours du Maire prononcé par Maria Boisanté à cette occasion.
« Mesdames, Messieurs,
Aujourd’hui nous sommes réunis pour commémorer la mémoire de tous les déportés victimes du régime nazi durant la seconde guerre mondiale. Ce régime nazi amena à son paroxysme une conception élitiste de l’homme et de la société. Il en naîtra une hydre monstrueuse qui élimina arbitrairement Juifs, Tziganes, faibles, fragiles, handicapés, homosexuels, tous ceux dont l’existence même faisait affront à cette conception. Cette folie meurtrière aboutira à l’extermination de millions d’hommes, de femmes et d’enfants.
Au fur et à mesure de leurs avancées au cœur de l’Europe, les alliés prenaient toute la mesure de l’horreur des camps de concentration nazis. Le monde médusé prendra brutalement conscience de l’une des plus terribles tragédies de l’histoire de l’humanité.
Cette sombre réalité démontrait l’implacable mécanique de déportation issue de la tyrannie d’un système d’état dont l’idéologie reposait sur l’oppression, la barbarie et l’extermination. Dans cette entreprise folle et criminelle, les nazis ont mis tous les moyens de la technique et de l’industrie au service de la guerre, de la terreur, de l’anéantissement et du génocide des juifs.
Derrière cette tyrannie il y avait une théorie, un discours institué, un pouvoir politique craint et respecté, mais il y avait aussi des petites personnes qui obéissaient, des employés serviles, des exécutants sans réflexion, plus soucieux de leur confort que de leur honneur d’être civilisé. Combien de fois les avons-nous entendu dire, « je n’ai fait qu’obéir aux ordres », se déchargeant ainsi de toutes les responsabilités de leurs actes en être soumis sans conscience et sans profondeur d’âme.
Cette cérémonie doit nous rappeler que la loi du plus fort n’est pas la loi humaine et que si nous n’y prenons garde, la vanité d’une civilisation peut conduire à l’extermination organisée et planifiée de populations entières. Ce moment de commémoration doit aussi nous interroger sur l’homme, sa fragilité, son inconstance et ses possibilités infinies au gré des circonstances de faire le bien ou le mal.
Soyons aussi conscient que la démocratie ne se décrète pas, elle se gagne et elle à un prix, celui de ces hommes et de ces femmes qui se sont battues et qui se battent encore dans le monde pour elle, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie. Ainsi notre triptyque, liberté, égalité, fraternité, base de notre démocratie, hérité de notre longue histoire souvent douloureuse, doit être défendu avec la plus grande volonté.
Alors aujourd’hui, même si le contexte est différent, notre monde est sous forte tension, nous devons rester vigilant sur les discours qui prônent l’exclusion, la différentiation, le repli sur soi, la fermeture des esprits ou l’expansionnisme au mépris du droit international que la Russie foule au pied depuis 2 ans. Cette situation en dit long sur le jusqu’au boutisme des agresseurs dont le comportement ressemble à s’y méprendre aux fervents nazis de l’époque qui a fait basculer un temps le monde dans le néant.
Notre république a institué ce jour d’avril comme étant le souvenir de la déportation, pour répéter chaque année qui en furent les victimes et ce qu’est l’histoire de la plus grande tragédie de tous les temps. C’est le devoir de mémoire qui doit nous rassembler pour ne pas oublier la souffrance des hommes, des femmes, des enfants, de tous ces destins brisés par la folie criminelle des nazis et de leurs complices.
C’est ce devoir de mémoire qui doit nous appeler à la vigilance permanente et à combattre tous les totalitarismes.
Je vous remercie. »