Au bord du krach

Au bord du krach

 

chaises-luxembourg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout donne le vertige. Les montants engagés, les mécanismes financiers incriminés, le jeu de dominos financiers, l’immoralité des apprentis sorciers qui, après avoir fait sauter la banque cherchent la protection de l’Etat … un frisson parcourt l’échine planétaire.

Ce qui se déroule sous nos yeux n’est pas une crise mineure.  C’est le système qui est atteint de plein fouet. Un système qui a autorisé la distribution de crédits sans règles et la « titrisation » d’objets financiers sans lien avec l’économie réelle.

Cette crise n’est pas le fruit d’un malheureux hasard, mais le produit d’une politique de dérégulation systématique que la droite a porté de chaque côté de l’Atlantique. Les conséquences de cette politique ne se limitent pas aux système financier. Les tensions autour des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires, la destruction écologique, le chômage de masse, la montée de la précarité et des inégalités ont les mêmes causes…

L’heure est paradoxale. La gauche a vu son influence fléchir alors que la seule réponse possible est le rétablissement d’outils de régulation et de maîtrise du capitalisme. Cela n’a pas échappé au président de la République qui cherche à prendre de vitesse la gauche. Comme avant lui Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy capte ses mots pour mieux les vider de leur sens. Ce discours du chef de l’Etat est une double imposture:

–    Nicolas Sarkozy utilise la crise pour s’exonérer de ses propres échecs. La hausse du chômage est sans lien avec la crise des subprimes, mais doit tout au « paquet fiscal » qui a notamment encouragé le choix des heures supplémentaires au détriment de l’embauche.
–    Il opère un virage idéologique en appelant au retour de la puissance publique, mais le projet de budget au Parlement contredit ses annonces puisque les crédits pour l’emploi, le logement ou les banlieues par exemple, fondent. Loin de prendre la mesure de la situation, le gouvernement prépare un budget qui aggravera la crise.

Les socialistes ont donc eu raison. Leur critique du système était fondée. Cependant leur crédibilité tient aujourd’hui à leur capacité à faire des propositions concrètes qui donnent une issue à la crise et rendent une lueur d’espoir aux Français. C’est tout l’objet du plan présenté par François Hollande lundi : soutien au pouvoir d’achat, accès au crédit facilité pour les PME, stimulation de l’investissement des entreprises et des collectivités locales, relance européenne et ouverture de négociations internationales pour définir de nouvelles règles.
Plutôt que d’appeler de manière démagogique à l’union nationale pour mieux brider l’opposition, le gouvernement serait mieux inspiré de soutenir le débat autour de ces propositions.