le père Noël s’est arrêté à l’Elysée
Le père Noël ne viendra pas. D’ailleurs, il n’existe pas. Nicolas a fini par le dire aussi. Après son élection…
Alors faut-il désespérer de tout? ou ne compter que sur soi? ce qui, pour une part croissante de nos concitoyens, signifie la même chose…
A quoi nous renvoie le président, sinon à nous-mêmes ? « La gauche vous a menti en vous promettant le partage des richesses. Vous voulez plus? Alors travaillez plus ! La solution, c’est Vous qui la détenez. Vous êtes la solution parce que Vous êtes aussi le problème. Celui qui veut, il peut ; la preuve ? le fils de la concierge est bien devenu énarque »…
Certains d’entre vous doivent penser que ce n’est pas si bête : ras-le-bol des geignards, des éclopés et des trainards. Il est temps de récompenser le mérite !
L’inconvénient, c’est que ce que met en place le gouvernement ne correspond pas à cela. Le Parlement vient d’adopter le fameux texte « pouvoir d’achat » et on est très loin du discours. Jugez-en :
Rachat des RTT? le texte est d’une complexité absolue. Retenez simplement que vous devrez effectuer vos heures supp et que le rachat se fera à 10 %, soit en dessous de la loi TEPA votée il y a moins de 6 mois qui prévoyait une majoration de 25%.
A qui cela bénéficiera-t-il donc ? principalement aux cadres disposant d’un compte épargne temps dont l’employeur acceptera de racheter les RTT. Qui sera oublié? les salariés dont les entreprises ne peuvent pas ou ne veulent pas racheter ces heures. Les agents des services publics pas du tout concernés par la loi. Les salariés à temps partiel et les précaires. Les chômeurs. Les retraités…
Participation? De quoi s’agit-il sinon de débloquer par avance de l’argent qui vous appartient déjà? où est l’augmentation de pouvoir d’achat? La mesure a déjà été mise en oeuvre par un certain Nicolas Sarkozy ministre des Finances. Cela n’avait pas marché. mais l’essentiel n’est-il pas dans la gestion des annonces?
Prime de fin d’année? Que celles et ceux qui ont touché 1000 euros de prime de fin d’année se signalent… ils ne doivent pas être nombreux, ladite prime demeurant facultative. Et pour les heureux bénéficiaires, qu’ils regardent à deux fois, car cette manne pourrait bien se substituer à une vraie augmentation prévue. Il faut en effet être un patron bien vertueux pour renoncer à des mesures « déchargées socialement ».
Les avantages consentis par le gouvernement sont sans rapport avec l’effort fourni. Il y a des travailleurs qui ont bossé toute l’année, ont fait des efforts pour permettre à leur entreprise de ne pas s’effondrer, ont accepté des sacrifices personnels pour contribuer à l’essor de leur marque, ont aidé un collègue diminué par la maladie etc. Et pourtant ils n’auront rien. Pas de RTT à racheter, pas de participation à libérer. pas de prime à escompter. Rien de tout cela n’est obligatoire. Et tout ce qui est facultatif ne l’est que pour une très petite part de la population salariée.
Alors faut-il forcément désespérer de tout et ne compter que sur soi?
Assurément non. La politique d’un gouvernement juste devrait assurer la solidarité, c’est-à-dire le rééquilibrage des écarts creusés par la loi du marché.
La solidarité ce n’est pas un gros mot. Il paraît même que c’était autrefois le message de Noël. C’était avant que Nicolas Sarkozy ne rencontre le pape et qu’il ne lui confesse que dans sa bible à lui, les premiers doivent rester les premiers…