les socialistes disent comment augmenter le pouvoir d’achat

les socialistes disent comment augmenter le pouvoir d’achat

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Le pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy en parle. Beaucoup. Durant la campagne présidentielle, il s’est même autoproclamé « président du pouvoir d’achat ». Ce n’était qu’un demi-mensonge, car il faut bien reconnaître que pour les 500 000 bénéficiaires du paquet fiscal de juillet, la promesse n’est pas restée vaine. Elle s’est traduite en espèces sonnantes et trébuchantes pour la bagatelle de 15 milliards d’Euros. Quand la droite crée un « bouclier » pour protéger les Français, c’est aux plus riches d’entre eux qu’elle le destine…

En revanche les poches de la « France qui se lève tôt » ont continué de se vider. Tout augmente sauf les salaires. Sur un an, le kilo de pommes est en hausse de 10 %, la consultation médicale de 19%, le paquet de pâtes de 6%, le ticket de métro de 7%, l’essence de 5,7%, le gazole de 6,5%, la baguette de pain de 12,5%…

Le président n’a pas encore parlé, mais le « tout Paris » médiatique bruisse déjà des mesurettes qu’il devrait révéler jeudi 29 novembre. Mais que valent quelques euros récupérés sur la téléphonie mobile pour les 850 000 foyers modestes qui doivent désormais acquitter 116 Euros de redevance télé ? Comment parler d’augmentation du pouvoir d’achat des Français quand dans le même temps le gouvernement leur impose des franchises médicales, annonce un ticket modérateur sur l’aide juridictionnelle ou conserve dans ses cartons l’augmentation de la TVA ?

Depuis plusieurs semaines, les parlementaires socialistes harcèlent le gouvernement sur cette question. Leur constance a permis de replacer le débat sur le pouvoir d’achat au cœur du débat politique. L’offensive des socialistes ne se limite pas à une interpellation, elle se concrétise par des propositions, dont la partie législative a fait l’objet d’une proposition de loi.

Sur les revenus, il est suggéré la majoration de 50% de la prime pour l’emploi (9 millions de bénéficiaires), le conditionnement des allègement de charges à l’augmentation des salaires, l’instauration d’un malus pour les entreprises qui abusent du travail précaire ou des temps partiels contraints.

Sur le logement, le gouvernement est appeler à prendre ses responsabilités en bloquant les loyers au niveau de l’inflation pendant un an, le temps de créer un « bouclier logement ».

Sur la hausse du prix des carburants, il est proposé de revenir à la TIPP flottante et d’instaurer un chèque transport financé par un prélèvement sur les profits exceptionnels des compagnies pétrolières.

Sur les produits alimentaires de première nécessité, une baisse de la TVA et l’abrogation des marges arrières sont suggérées.

Alors que la droite évoque un statut de l’opposition, en commission des Finances ce soir, elle n’a pas accepté de discuter de ces propositions, rejetant d’un bloc toutes les avancées soumises à l’Assemblée nationale. Elle feint de se plaindre d’une gauche sans idées, mais elle fuit le débat de peur de s’y perdre. Elle préfère la caricature à la confrontation. Elle évoque l’ouverture, mais la limite à quelques débauchages.

Jeudi ce sera le passage de la proposition de loi en séance publique. En espérant que d’ici là, la volonté de servir l’intérêt général l’emporte sur l’esprit partisan.