Aller vite ce n’est pas toujours aller dans la bonne direction…

Aller vite ce n’est pas toujours aller dans la bonne direction…

Le président a décidé de nous donner le vertige. Pas une minute sans une nouvelle décision. C’est sa façon de répondre à la demande de changement qui s’exprime dans le pays.
Je ne suis pas un partisan de l’immobilisme , mais je ne peux m’empêcher de m’inquiéter quand le gouvernement donne le sentiment d’improviser. Le « bougisme » ce n’est pas le changement.
Hier c’était sur les intérêts déductibles, aujourd’hui c’est sur la carte scolaire.

La carte scolaire a ses limites, convenons-en. Elle a d’ailleurs des partisans inattendus dans les beaux quartiers qui y voient la possibilité de rester entre soi. Mais l’annonce de la fin de la carte scolaire est dangereuse.

Que va-t-il se passer ? La cohue dans les établissements les plus réputés. La désertion dans d’autres. Comment va-t-on gérer concrètement cette situation ?
Pour laisser la place à d’autres, certains élèves devront-ils renoncer à aller dans l’établissement scolaire en face de chez eux ? Si tel n’est pas le cas, comment fera-t-on face à l’afflux ? Combien aurons-nous d’élèves par classe ?
Quels seront les critères pour accéder à d’autres établissements que ceux de son ressort géographique ? Les résultats ? Cela signifierait la compétition entre les enfants dès le primaire (a-t-on envie de cette pression sur nos enfants dès le plus jeune âge ?). Cela conduirait également à concentrer les meilleurs sur certains établissements d’excellence et à faire chuter le niveau moyen.

Franchement, il y a sur ce dossier comme une confusion entre vitesse et précipitation.

La solution ?

L’aménagement de la carte et non sa suppression. Ce qui signifie le redécoupage régulier des secteurs pour tenir compte des évolutions sociologiques et des résultats des établissements. C’est ce qu’a réalisé avec succès le maire de Lyon.
Le soutien scolaire gratuit pour permettre aux élèves en difficulté de rattraper leur retard. C’est ainsi que l’on augmente le niveau des établissements.
Les dotations aux établissement proportionnelles aux difficultés rencontrées. La valorisation financière des enseignants qui acceptent de venir dans des classes plus dures. C’est la meilleure façon d’attirer des professeurs expérimentés quand aujourd’hui ce sont d’abord les débutant(e)s qui sont confrontés aux situations les plus périlleuses.