L’incivique campagne de la candidate de l’UMP

L’incivique campagne de la candidate de l’UMP

Je respecte tous mes concurrents dans cette campagne et par dessus tout je respecte mes concitoyens. Le débat public a beaucoup perdu de sa noblesse à force de mensonges et d’engagements non tenus. Il lasse aussi lorsque les attaques personnelles dominent. Madame Brunel, secrétaire nationale de l’UMP fait à cet égard une campagne bien classique. Sans projet, elle s’attaque sans vergogne aux uns et aux autres comme si la critique pouvait remplacer les idées.

Elle n’a pas de mots trop forts pour le candidat de l’UDF qu’elle accuse de parachutage. Sans doute ne se rappelle-t-elle pas qu’avant sa très récente installation dans la circonscription, elle fût en proie aux mêmes arguments.
Elle tente de me transformer en vieux mammouth du PS, ce qui, convenez-en, va être assez difficile à faire croire. Mais, là n’est pas le plus grave.

Le plus inquiétant, c’est d’abord la présentation de son bilan. A la lire (je vous conseille la lecture de son tract) madame Brunel n’est pas députée, elle est maire de toutes les communes, y compris de certains départements limitrophes, présidente du conseil général, présidente du conseil régional, Chef du gouvernement…

Parce qu’elle a passé, un jour, un coup de fil à un fonctionnaire, elle se permet de déclarer que c’est elle qui a obtenu, au choix, le sauvetage d’Euro-Disney, le lycée international de Noisy-le-Grand, la création d’une voie verte entre Bussy et Jossigny, etc.

Si la politique est « simple comme un coup de fil », alors c’est bien dommage qu’elle n’ai pas utilisé son « téléphone magique » pour régler les problèmes de JDC, Nestlé, Ibis, NOOS, l’augmentation de l’insécurité, l’insuffisance des transports publics, les moyens de garde pour les enfants, la crise du logement…

Evoquant en quelques phrases lapidaires son bilan parlementaire, elle nous apprend qu’elle a rédigé un rapport sur les délocalisations. Mais elle se garde bien de nous dire que parmi les propositions phares, figure l’augmentation de la TVA. Elle appelle ça la TVA « sociale ». Chaque consommateur appréciera.

S’agissant de son projet, elle ne dit rien ou presque. 4 petites lignes sur son travail parlementaire futur. Tellement générales que même Arlette Laguiller pourrait y souscrire. Qui ne partage en effet la volonté de créer de « l’emploi pour lutter contre les délocalisations » ?

On est heureux d’apprendre en revanche que madame Brunel si elle est réélue poursuivra « l’aménagement des bords de Marne »…

En revanche rien n’est dit des réformes qu’elle votera ou pas. Comme si le rôle d’un député n’était pas d’abord de voter la loi… Comme si la vocation d’une campagne n’était pas d’ouvrir un choix démocratique entre deux options.