Vidéo : Mon intervention au meeting de soutien à François Hollande de Savigny-le-Temple

Vidéo : Mon intervention au meeting de soutien à François Hollande de Savigny-le-Temple

Version courte de mon intervention

Discours en intégralité

 

Merci d’être venus ce soir si nombreux !

Merci d’avoir porté François Hollande en tête dans notre département !

Merci à ceux d’entre vous qui ont fait un autre choix au 1er tour, d’être là ce soir pour transformer cet élan du 22 avril en victoire le 6 mai !

Merci à vous militants et élus qui avez collé, tracté, frappé aux portes pour que ce qui n’est plus arrivé depuis 24 ans soit à nouveau possible !

Merci à Christiane Taubira qui nous honore de sa présence et qui avec l’outre-mer a imposé un cinglant échec au candidat sortant,

Merci enfin à Jean-Marc Ayrault d’avoir accepté de venir aujourd’hui.

Je veux te dire cher Jean-Marc la fierté et le bonheur que j’ai à travailler avec toi depuis cinq ans comme secrétaire général du groupe socialiste à l’Assemblée.

Il y a cinq ans, les commentateurs anticipaient deux quinquennats de Nicolas Sarkozy. Tout paraissait alors si difficile. Le Parti socialiste était décrit comme un « grand cadavre à la renverse ». La droite était triomphante et se croyait autorisée à tout.

Et puis il y a eu le travail patient que tu as organisé à partir du groupe socialiste. Il y en a eu des batailles homériques : Sur le bouclier fiscal, sur le pouvoir d’achat, sur la loi Hadopi, sur l’audiovisuel public, sur le pouvoir d’achat, sur les retraites… c’est toi qui a permis de lever le scandale de l’arbitrage Tapie, c’est avec toi encore que l’opposition a dénoncé les conflits d’intérêt au sommet de l’Etat. C’est encore toi qui as dénoncé les complaisances avec les dictatures lorsque le tapis rouge était déroulé sous les pieds du colonel Kadhafi, et que Bachar el Assad était l’invité d’honneur au 14 juillet. C’est toi qui parmi les premiers a dénoncé la politique de la France pendant le printemps arabe.

C’est sous ta conduite que l’opposition a résisté, alerté, et proposé. Si la gauche est aujourd’hui en situation d’alternance, nous le devons pour une bonne part à ton acharnement.

Merci pour ta solidité, ta sérénité et ta générosité. Merci pour ton amitié.

Chers amis, nous voilà donc dans la dernière ligne droite. Celle où celui qui se prend pour un lièvre rêve de rattraper celui qu’il imagine en tortue.

Voilà une fable que Nicolas Sarkozy n’a pas encore eu le temps de lire, trop occupé sans doute à découvrir la princesse de Clèves.

Dans un dernier élan, le voilà donc qui promet ce qu’il n’a pas tenu et qui utilise ses échecs pour justifier son maintien à l’Elysée. Quel étrange candidat qui demande un second mandat pour gommer ce qu’il a fait au cours du premier !

Le voici qui adresse de nouveaux signes à la France qui se lève tôt pour se faire pardonner de n’avoir eu d’yeux que pour la France qui se couche tard. Le voilà qui s’engage sur une règle d’or qu’il ne s’est jamais appliquée à lui-même. Le voici encore qui propose de taxer les exilés fiscaux, lui qui a entamé son mandat en amnistiant les fraudeurs.

Il voulait refonder le capitalisme, il n’en est en réalité que le fondé de pouvoir.

Sa seule constance c’est l’inconstance.

Sa seule persévérance c’est de chercher à diviser les Français.
Après avoir opposé les Français dits de souche aux autres, les salariés du public à ceux du privé, les travailleurs aux chômeurs, les religions les unes aux autres, voilà que le candidat sortant veut opposer le 1er mai les « vrais » travailleurs aux « faux ». Toujours la même tactique : la division pour mieux régner. Et cette opposition sert toujours le même objectif : protéger des regards la toute petite minorité qui vit de ses rentes.

La France du « faux travail » ce n’est pas celle des centaines de milliers de salariés qui défilent depuis 1889 pour revendiquer ses droits. La France du « faux travail », c’est celle qui fête ses victoires au Fouquet’s et se cache au Crillon pendant que son héros discourt à la Concorde.

Et puisque Nicolas Sarkozy a autant de mal avec l’histoire qu’avec la littérature, rappelons lui que cette fête du 1er mai est née après des manifestations tragiques à Chicago au terme desquelles 4 syndicalistes innocents furent pendus. Sur la stèle de l’un d’entre eux sont écrits ces mots que je vous lis « un jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui »

C’est ce silence-là qu’il faut rendre puissant. La France silencieuse ce n’était pas celle de la Concorde l’autre jour. La France silencieuse c’est celle de nos communes de Seine-et Marne. C’est cette France des pavillons, des immeubles et du RER. Cette France-là, c’est celle qui n’accède plus aux villes capitales parce que les prix du logement y sont trop élevés pour y domicilier une famille. C’est la France des classes populaires et des classes moyennes. C’est la France de Sénart et du Mée, de St Fargeau, de Melun, de Nemours, de Montereau, de Mormant, de Combs, d’Ozoir, de Roissy, de la Ferté, de Chelles, de Champs, de Torcy, de Dammartin…

C’est cette France que l’on qualifie de péri-urbaine parce qu’elle habite au delà de la banlieue. Cette France dont je veux être demain le représentant.

Chers amis, cher Jean-Marc,
Avec tous les candidats socialistes de Seine-et-Marne, avec Marie-Line Pichery je veux porter la voix de ceux qui habitent à l’Est et doivent se lever trop tôt pour travailler à l’ouest.
Je veux porter la voix de ces familles auxquelles on supprime des professeurs alors que l’école est le plus bel outil de l’égalité.
Je veux porter la voix de ceux qui se sont surendettés pour acheter leur logement et qui craignent de perdre leur emploi.
Je veux porter la voix de ceux qui sont privés d’un accès aux soins de qualité.
Je veux porter la voix de ceux qui veulent vivre avec leurs enfants en sécurité.

C’est cette France-là qu’il ne faut plus oublier.

C’est cette France qui souffre de la crise et de la mondialisation. Cette France qui a le sentiment de payer trop d’impôts sans obtenir de retour parce que c’est chez elle que l’on ferme les services publics, que l’on ferme les commissariats et les hôpitaux.

C’est cette France qui a peur de voir ses quartiers se densifier sans que soient mis en parallèle les moyens en transports publics. Cette France qui paie cash l’absence de blocage du prix de l’essence.

Et c’est cette France là qui est pourtant si jeune, si dynamique si innovante.
Il y a ici toute la richesse de la diversité.
Toute l’énergie qu’ont su entretenir les pionniers des villes nouvelles. Toute l’envie de ceux qui croient que la volonté n’est pas vaine. Ici c’est le Far-Est. Nous avons des villes à taille humaine. Un environnement et un cadre de vie préservés. Un mouvement associatif puissant qui maintient le lien social.

Cette France-là n’a pas besoin de commisération. Elle demande juste sa chance.

La Seine et Marne a voté plus qu’ailleurs pour Marine Le Pen. Ce vote traduit un désarroi. Il exprime un sentiment d’abandon mais aussi une défiance vis-à-vis des politiques. C’est parce qu’ils ne croient plus en la politique, parce qu’ils se méfient des politiques qu’ils votent pour l’extrême-droite.

Nous ne pouvons pas décevoir. Les crises peuvent conduire les peuples à des choix aveugles.

Nicolas Sarkozy a fait le choix de l’irresponsabilité et du cynisme. Capitaine sans cap, il conduit la droite à un naufrage. Naufrage programmatique et naufrage moral.

Entendons nous bien, il est légitime de parler aux électeurs de Marine Le Pen. Mais il est coupable de légitimer ses thèses.

La République n’est pas le problème, elle est la solution.

Ce n’est pas de trop de République dont nous souffrons, mais c’est de sa démission dans de trop nombreux territoires.

Chers amis voilà pourquoi il est, à moins de quinze jours du second tour, nécessaire que chacun d’entre nous se mobilise pour le changement avec François Hollande.

Au nom de la République et au nom de la France.

Merci.