Le naufrage

Le naufrage

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« Ce que je sais de la morale, c’est au football que je le dois« . Si la phrase d’Albert Camus est juste, alors les palinodies de l’équipe de France en Afrique du Sud ne sont pas seulement grotesques, elles sont inquiétantes.

Où est passé l’esprit sportif? Où a disparu le fair-play? Qu’est devenu l’esprit collectif?  L’esprit de solidarité a malheureusement abandonné le terrain pour ne réapparaître que dans la défense improbable de Nicolas Anelka.

Le football à force de glorification de ses stars, a fini par remplacer l’esprit du jeu par une culture du résultat. Aux champions, il est tout pardonné. Les bleus ont conservé dans la défaite ce comportement d’enfants gâtés.

Chacun pourra apercevoir dans ce naufrage une métaphore de celui de la société française. Une société minée par ses conflits, incapable de se transcender dans des valeurs qui fédèrent, dirigée par des élites qui semblent plus préoccupée par la défense de ses privilèges que par la mission qui leur a été confiée. Entre l’immaturité des bleus, l’obsession médiatique d’une Rama Yade rattrapée par le coût de ses chambres d’hôtel, les cigares à 12 000 euros de Christian Blanc, la construction de la maison d’Alain Joyandet, les liaisons dangereuses de la famille Woerth avec Lilianne Bettancourt, les derniers jours ont fourni trop d’occasions de stigmatiser l’affaissement de la morale publique.

A chacun il est urgent de rappeler que le fait de porter le maillot des bleus, de représenter la France est un honneur qui se mérite. L’exemplarité n’est pas un supplément d’âme, elle est un devoir.