Citizen K.

Citizen K.

kouchner

Je n’aime pas les chasses à l’homme. Ni contre les petits, ni contre les puissants. Je n’aime pas les règlements à bon compte. Je n’aime pas ces polémiques dont raffolent les éditeurs au lancement de leurs livres. Je n’aime pas les journalistes qui préfèrent répéter avant de vérifier. Je n’aime pas les pleutres qui ne chassent qu’en meute. Je n’aime pas la politique quand elle s’appuie sur  la disqualification de l’autre. Je n’aime pas les rumeurs qui salissent sans preuve. Je n’aime pas les instructions menées exclusivement à charge. Je n’aime pas certains accents que prend P. Péan dans son livre (1).

Je n’aime pas non plus la défense qu’a choisie Bernard Kouchner. Je n’aime pas l’utilisation des bons combats pour mieux passer sous silence les amitiés honteuses et les profits douteux. Je n’aime pas le vague des grands sentiments pour masquer l’imprécision des faits. Je n’aime pas que l’on préfère discréditer Péan plutôt que de lui répondre. Je n’aime pas cette accusation imbécile (2) d’antisémitisme qui la rendra suspecte toutes les fois où elle sera justifiée.

Je n’aimerais pas que l’on ait pu accuser sans fondement,

je n’aimerais pas davantage qu’il soit possible de ne pas répondre de ses éventuels errements…

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(1) »Le monde selon K« . Péan accuse notamment Kouchner de « cosmopolitisme anglo-saxon« …

(2) Faut-il rappeler que Pierre Péan fût celui qui révéla dans « une jeunesse française » le passé équivoque de François Mitterrand, et du contact maintenu avec René Bousquet, ancien haut responsable de la police de Vichy?