C’est encore écrit « La Poste »

C’est encore écrit « La Poste »

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Hier, Jean-Marc Ayrault et une délégation de députés socialistes sont partis à la rencontre des manifestants de La Poste qui alertent l’opinion sur les conséquences de sa future privatisation.

Depuis 1576 et la création d’offices de messagers royaux, la poste a traversé toutes les époques et tous les régimes : Monarchie, Révolution, Empire, République… Personne n’avait jusqu’à Nicolas Sarkozy pensé à remettre en cause le plus ancien service public du pays.

La poste c’est même plus qu’un service public, c’est son incarnation. L’Etat s’est longtemps confondu avec l’administration de la Poste. Surtout, les missions de l’établissement postal sont toutes d’intérêt général :

–    le service universel du courrier
–    l’acheminement de la presse
–    l’accessibilité bancaire
–    l’aménagement du territoire.

Le prétexte avancé par le gouvernement pour justifier la privatisation est connu – l’Europe a le dos large – c’est elle qui imposerait l’ouverture du capital. Rien n’est plus faux. L’Union impose la concurrence, mais n’exige rien de la structure capitalistique des services publics.

La raison est à chercher ailleurs. Pour les libéraux, les entreprises privées offriraient un meilleur rapport qualité/prix : la concurrence stimulerait à la fois l’amélioration de la qualité des services et la baisse des tarifs… et la disparition d’un personnel jugé aussi pléthorique qu’inutile.

Que se passera-t-il dans les faits si la Poste est soumise demain à la loi de ses actionnaires ?
La Poste privatisée concentrera son activité sur les marchés les plus rentables, pour les autres elle aura le choix entre l’augmentation de ses tarifs et la dégradation de ses prestations ou leur suppression. Ainsi, le prix unique du timbre sera vite un vague souvenir ; les services postaux de proximité fermeront dès lors qu’ils ne seront pas assez lucratifs ; la distribution du courrier ne s’effectuera plus 6 jours sur 7 ; le facteur ne desservira plus l’ensemble des domiciles ; les services bancaires se banaliseront et la Poste deviendra une banque comme les autres cherchant à vendre les mêmes produits financiers ; le droit à une existence bancaire pour les allocataires du RMI, les sans papiers, les nomades sera progressivement remis en cause.

Ce que nous défendons en luttant contre privatisation de la Poste, c’est un modèle de vie en collectivité et une culture, celle de l’intérêt général. La poste c’est un système de péréquation qui assure l’égalité de tous les citoyens sur l’ensemble du territoire. Que l’on vive dans un département urbain ou rural, une commune pauvre ou riche, le service est identique.

Ce combat-là doit être mené de toutes nos forces, parce que lorsque la première digue aura sauté, nous savons ce que seront les étapes suivantes dans les domaines de la santé ou de l’éducation par exemple.

Nous voulons rendre la parole aux Français sur ce sujet pour qu’ils puissent exprimer clairement le choix de la France dans laquelle ils souhaitent vivre.