le plan d’austérité qui ne dit pas son nom

le plan d’austérité qui ne dit pas son nom

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Depuis le mois de janvier, Jean-Marc Ayrault réclame à l’Assemblée un débat de vérité sur la situation économique et financière et sur ses conséquences sociales.
Le Premier ministre s’y est toujours refusé. Avant les municipales, il niait la réalité de la situation économique et jugeait inutile de débattre des hypothèses de construction de la loi de finances pour 2008, pourtant unanimement contestées.

Après les municipales, il refuse toujours le débat à l’Assemblée nationale, mais la réalité le rattrape. Le Premier ministre est contraint de reconnaître dans l’Express de ce matin que la croissance sera « entre 1,7% et 2% » et que le déficit de l’Etat sera supérieur aux prévisions. Les notes à Bercy tablent plutôt sur une croissance entre 1 et 1,5%. Nous sommes loin, très loin des 3% que le président voulait « aller chercher avec les dents » ou même des 2,5% qui ont servi de base à la construction de la loi de finances.

Malgré ses dénégations, un plan d’austérité qui ne dit pas son nom se met en place. Il prend dès à présent la forme :

– d’une annulation de 7 milliards d’euros de crédit, c’est-à-dire l’équivalent de l’augmentation d’un point de TVA.
– du creusement de la dette qui pèsera de manière insupportable sur les générations futures qui auront, elles aussi, à faire les frais du « paquet fiscal ».

Plus que jamais le respect des Français, le respect du Parlement et le respect de la démocratie supposeraient un débat public sur les conséquences de la politique économique du gouvernement depuis 10 mois et sur ce plan. Il est significatif que le Premier ministre s’y dérobe à nouveau alors que l’occasion lui est donnée de s’expliquer jeudi matin 27 mars devant l’ensemble de la représentation nationale. Plutôt que d’être confronté au débat, le Premier Ministre envoie le soldat Novelli, secrétaire d’Etat au commerce et à l’artisanat.

Comme il se dit dans les couloirs de l’Assemblée, « courage, Fillon »!