« gagner plus » c’est fini ! La seconde mort de Guaino…

« gagner plus » c’est fini ! La seconde mort de Guaino…

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Je lis vos échanges publiés derrière le post précédent. Le débat oppose les partisans de N. Sarkozy qui défendent la fin des 35 heures et les autres qui, sans être des fanatiques, souhaitent les conserver.

Mais de quoi parle-t-on ? Les 35 heures sont paradoxalement devenues le moteur du « travailler plus pour gagner plus« . Sans durée légale à 35 heures, pas de déclenchement des heures supplémentaires et pas de majoration financière des heures travaillées.

C’est la raison pour laquelle, après avoir annoncé lors de ses voeux à la presse (8 janvier), que 2008 serait l’année de la fin des 35 heures, le président s’est repris dès le lendemain.

En effet, les députés socialistes ont concentré leurs questions d’actualité du mardi sur cette annonce et dénoncé la volonté présidentielle d’en finir avec la durée légale du travail. Incapable de répondre, le ministre du travail, Xavier Bertrand s’est contenté de généralités sur les supposés méfaits des 35 heures.

Nicolas Sarkozy a le soir même rectifié le tir en expliquant que les mauvais esprits le prenaient pour un fou (photo), et que la durée légale demeurerait évidemment à 35 heures…

Même les mieux intentionnés ont perdu leur latin avec cette déclaration. Comment met-on fin aux 35 heures tout en les conservant comme durée légale hebdomadaire?
Le problème pour Nicolas Sarkozy se formule autrement : comment peut-on supprimer cette durée légale sans en finir avec le discours de la droite sur les heures supplémentaires ?
Alors quelle est la vérité? Que va-t-il se passer? Le président va renvoyer à la négociation entreprise par entreprise la délicate négociation sur la durée du travail. Il n’y aura plus d’autre plafond que les 48h (maxima européen). A côté de la durée légale, il y aura potentiellement une multitude de durées conventionnelles dérogatoires.

Le 8 janvier Nicolas Sarkozy a réalisé son 26 octobre. Le 26/10/1995 Jacques Chirac abandonnait l’orientation qui avait contribué à sa victoire, celle qui désignait le défi du moment : la fracture sociale. C’est déjà Gaino qui avait inspiré cette stratégie. En 2007 il a conseillé le pouvoir d’achat comme axe central. Cette fois encore, la réalité se cabre. Les caisses ont été vidées inconsidéremment en juillet. Voilà maintenant que l’on prévoit de raboter les heures supplémentaires…

La seule chose qui peut aujourd’hui rassurer l’homme des mots Guaino, c’est que pour Audiard qui fut lui un dialoguiste virtuose : « on ne meurt que deux fois« .